Les services professionnels d’ici

Entrevue avec Olivier Laquinte, président de Talsom, porte-parole et membre actif du Regroupement des firmes de services professionnels indépendantes (RFSPI).

Qu’est-ce qui a amené les firmes de services professionnels du Québec
à se regrouper
? Quel est le déclencheur de l’initiative?
C’est la volonté de permettre aux firmes de services professionnels de durer dans le temps qui est à l’origine du Regroupement. Notre raison d’être est de valoriser l’entrepreneuriat dans le contexte des services professionnels et de créer un réflexe qui fera en sorte que nous aurons des « repreneurs » pour nos firmes une fois venu le moment de passer le flambeau.

Au fil des discussions, entre nous et avec d’autres acteurs, nous avons également réalisé qu’en ce moment au Québec nous ne tirons pas le plein potentiel de notre secteur et que c’est possible de renverser la vapeur.

Nos firmes présentent un important potentiel pour propulser les entreprises des autres secteurs et les aider à mieux performer. L’innovation est sur toutes les lèvres et ce sont nos firmes qui aident les entreprises à développer de nouveaux produits et services, à produire plus efficacement, et à commercialiser les innovations.

Pour certains leaders, nos firmes sont parfois perçues comme un mal nécessaire, alors que pour d’autres, nous sommes vus comme de véritables accélérateurs de croissance. C’est ce précieux rôle que nous voulons faire valoir et communiquer. On y croit fermement !

Quels types d’entreprises font partie du Regroupement? Quels sont les critères pour devenir membre?
De la transformation numérique au génie en passant par le recrutement, il y a des firmes de tous les sous-secteurs de notre industrie. C’est d’ailleurs la particularité et la force du Regroupement. Pour être membre, il faut remplir trois conditions :

  • Avoir un minimum de 10 employés;
  • Avoir 51 % de son capital-actions détenu par des intérêts locaux;
  • Ne pas être assujettie à un siège social étranger.

Vous êtes à la tête d’une entreprise de services qui rayonne au-delà des frontières québécoises. Comment réconciliez-vous l’achat local de services et votre capacité de conseiller des organisations ailleurs au Canada, aux États-Unis et dans le monde?
Je crois que les deux vont de pair. En fait, l’idée de favoriser, voire valoriser l’achat local, c’est de renforcer l’économie du Québec et de créer des entreprises plus fortes. L’idée derrière le Regroupement n’est pas d’empêcher les entreprises québécoises de faire affaire avec des firmes étrangères, c’est plutôt de s’entraider à développer des compétences distinctives qui permettront ensuite aux firmes locales d’exporter leur savoir-faire et de faire rayonner les talents d’ici.

La compétition est non seulement bonne, mais elle est saine. Elle nous force à nous dépasser et à développer de nouvelles compétences.

En travaillant ensemble, nous avons le pouvoir de développer une économie plus forte, une économie de conquête.

En mettant de côté le drame humain de la pandémie, la crise que nous vivons présente de nombreuses opportunités pour les firmes de services. Nos clients ont réalisé qu’on pouvait faire avancer des projets sans se rencontrer. Cette nouvelle réalité ouvre également les portes à de nouveaux compétiteurs délocalisés dans les prochaines semaines et les prochains mois. Nous devons donc être plus rapide et tirer profit de ces opportunités. Chacune de nos firmes doit identifier ce dans quoi elle est la meilleure et pour quel segment de marché, où qu’il soit dans le monde. Être « assez bon » ne sera plus suffisant dorénavant, et nous ne pouvons pas demander aux entreprises de nous choisir pour la simple raison que nous sommes locales. Nous devons être les meilleures !

Quels sont les arguments clés pour inciter les clients à avoir recours aux firmes professionnelles d’ici?
En fait, la pression est sur nos épaules, pas sur celles de nos clients. Développons un esprit de collaboration et de partenariat. Voyons les firmes de Singapour, de France, des États-Unis comme étant nos compétiteurs. Soyons inspirants et ambitieux.

Tout comme nous, nos clients sont des entrepreneurs. Démontrons-leur que nous comprenons mieux que quiconque leur réalité et que tout comme eux, nous voulons propulser nos entreprises à la conquête de la planète.

J’ajouterais qu’il faut être exigeants les uns avec les autres. Aucun entrepreneur ne veut recevoir de la charité. Nous voulons tous être sélectionnés parce que nos clients reconnaissent que nous sommes les meilleurs. Donnons-nous donc la chance de nous améliorer à travers une rétroaction franche et honnête.

Quel a été la réaction ou l’accueil du gouvernement et des donneurs d’ordres publics à la démarche?
Nous avons fait des progrès énormes dans la dernière année, mais il reste beaucoup à faire. Notre objectif est de structurer l’industrie des services professionnels et faire en sorte que notre secteur soit reconnu dans quelques années comme étant stratégique.

Que souhaitez-vous des grandes (et moins grandes) entreprises d’ici?Quelles partagent nos ambitions pour nous, pour elles, pour le Québec.

Pourquoi avoir adopté le nouveau nom des «services professionnels d’ici»?
Lors du lancement de cette initiative, nous avons essentiellement créé un nom dont la mission se limitait à sensibiliser les gouvernements à la situation de notre marché. Aujourd’hui, compte tenu de l’enthousiasme de nombreuses autres parties prenantes, il nous apparaissait important de simplifier notre dénomination sociale (c’est-à-dire le nom du regroupement) et de se donner un nom de marque plus convivial, plus simple et plus engageant. Nous tenons à remercier BrandBourg pour nous avoir bien guidé dans le développement du nouveau nom et de notre nouvelle signature. D’ailleurs, c’est en lisant l’article de BrandBourg sur les noms de marques et les initiales, acronymes et abréviations que je me suis rendu compte de la taille du défi !

Olivier Laquinte, président fondateur de Talsom

« BrandBourg, membre du regroupement, est un bel exemple de comment une entreprise d’ici peu nous amener plus haut et plus loin. »


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